Le
rôle du notaire dans la protection du droit de propriété intellectuelle sur Internet
DING Wen
Notaire à l’Office
Notarial Dongfang
Ces dernières années, le gouvernement chinois attache une
grande importance au rôle des preuves authentifiées dans la protection du droit
de propriété intellectuelle. Selon « Le Code chinois de procédure
civile », les textes, les actes et les faits juridiques qui ont été
authentifiés par le notaire suivant la procédure légale, doivent être adoptés
par le tribunal comme fondement de confirmation des faits, exception faite des
preuves contraires suffisantes à démentir les preuves notariées. Cette
disposition a non seulement consolidé le rôle et la place du notaire dans le
domaine de preuves, mais aussi montré la valeur des preuves authentifiées dans
la protection du droit de propriété intellectuelle. Par ailleurs, « La loi
notariale » a régularisé, sous forme de loi ministérielle, les activités
et la procédure notariales, et par conséquent a fourni un soutien
institutionnel à la force probante des actes authentiques. Récemment, le Bureau
de la Conférence interministérielle pour la mise en œuvre de la stratégie
nationale de la propriété intellectuelle a publié « Le Programme
2014 pour la promotion et la mise en œuvre de la stratégie nationale de la
propriété intellectuelle», dans lequel il a précisé les travaux à accomplir
dans ce domaine. L’article 31 du Programme a formulé des exigences à propos de
l’intervention du notaire dans la protection du droit de propriété
intellectuelle, et de l’optimisation du mécanisme de protection préventive de
la propriété intellectuelle par l’authentification. Tout cela nous montre que
les preuves authentifiées jouent un rôle de plus en plus efficaces dans la
protection du droit de propriété intellectuelle.
Depuis ces dernières années, avec les progrès extrêmement
rapides réalisés dans le domaine de propriété intellectuelle sur Internet, les
ayant-droits aussi veillent de plus en plus à leur droit. Mais à cause des
avancées technologiques, les atteintes au droit de propriété intellectuelle sur
Internet se présentent sous des formes de plus en plus nombreuses et
diversifiées. Les méthodes traditionnelles de protection n’arrivent plus à
satisfaire aux besoins des ayant-droits. Heureusement, devant cette situation, les
notaires font de grands efforts pour élargir progressivement leurs champs
d’activités, et pour s’adapter plus rapidement au nouveau contexte.
Du point de vue des caractéristiques de la propriété
intellectuelle sur Internet : premièrement, les ayant-droits ont une
capacité limitée pour la protection de leur droit ; deuxièmement les
preuves destinées à la protection du droit de propriété intellectuelle sur
Internet sont complexes et se prêtent facilement à l’extinction ;
troisièmement les preuves obtenues par voie privée ont une force probante
moindre.
Du point de vue du développement de la profession
notariale : premièrement les notaires, afin de préserver et d’accroître
leur compétitivité, ne cessent de créer de nouvelles méthodes pour la conservation
des preuves ; deuxièmement les notaires, grâce à leurs pratiques, ont
accumulé beaucoup d’expériences dans le domaine de la protection du droit de propriété
intellectuelle sur Internet.
Pour ces raisons, aujourd’hui, les ayant-droits tendent
de plus en plus à recourir aux notaires pour protéger leurs droits de propriété
intellectuelle sur Internet.
La conservation des preuves authentiques couvrent des
domaines très larges. A l’heure actuelle, elle est pratiquée surtout dans les
cas suivants : 1) les produits qui portent atteinte au droit de brevet ou
à celui de marque sont en vente ou en exposition par des canaux réels ou virtuels
de distribution ; 2) les œuvres qui portent atteinte au droit d’auteur
sont diffusées sur le marché ; 3) le titulaire d’un secret commercial
souhaite fixer à un moment particulier les technologies qui lui appartiennent,
etc.
Quant au notaire, son travail consiste surtout à : 1)
surveiller l’achat ou l’acquisition sur place des produits contrefaits ou des
textes de publicité y ayant trait par le client, et les conserver ; 2) surveiller
la commande en ligne des produits contrefaits par le client, et les conserver
après que ce dernier les a reçus ; 3) surveiller la visite des pages de site
d’Internet comportant des contenus délictuels par le client, et les
fixer ; 4) surveiller, d’une certaine manière et sous le sceau du secret, la
fixation d’une technologie spéciale par le client, et la fixer.
Comme nous l’avons dit plus haut, une grande partie des
preuves destinées à la protection du droit de propriété intellectuelle se
prêtent facilement à l’extinction, c’est pourquoi elles ont besoin d’être
fixées dans un délai court et de façon efficace. Cela dit, les preuves
rassemblées par la partie elle-même sont considérées, dans une large mesure,
comme manquant d’objectivité, et donc ne sont souvent pas adoptées par le
tribunal. Ainsi, le notaire intervient au cours de la conservation des preuves,
joue le rôle d’un surveillant neutre et objectif, et fixe les preuves par le
moyen d’authentification, afin qu’elles puissent être utilisées devant le
tribunal.
Cette pratique présente de nombreux avantages.
Premièrement, étant une personne tierce, le notaire, en surveillant la conservation
de la preuve sur place, peut assurer l’objectivité et la véracité du processus.
Deuxièmement, selon les textes et dans la pratique, les preuves authentifiées
ont une force probante nettement supérieure aux autres preuves. Troisièmement,
les preuves authentifiées sont caractérisées dans une certaine mesure par leur forme
unifiée, autrement dit, leur forme définitive est souvent plus complète et plus
intégrale.
Étant donné qu’au cours de l’authentification, le notaire
ne fait que donner des conseils sur la façon de conserver des preuves et sur
les types de preuves à conserver, il ne peut pas être sur que ces preuves aboutissent
à des résultats favorables à son client devant le tribunal. Cependant, le
notaire étant un professionnel bien expérimenté, il donne souvent des conseils
que son client ne connaît pas, ou auxquels il n’a pas pensé. Les preuves
collectées sous le conseil du notaire seraient plus susceptibles de donner des
effets souhaités.
D’autre part, les preuves issues de la procédure
d’authentification se présentent sous une forme unifiée. Ce qui facilite le
travail des établissements judiciaires et augmente énormément l’efficacité du
procès.
Dernièrement, au cours de la conservation des preuves
authentifiées, le notaire doit examiner les démarches adoptées pour la collecte
des preuves. Cet examen porte sur : la propreté de l’environnement de la conservation
de preuves en cas d’authentification des preuves sur Internet ; l’existence
ou non de piégeage en cas d’authentification des preuves d’achat ; etc.
Il est clair que les preuves authentifiées ont des effets
garantis par la procédure, et donc présentent moins de vices.
I. Notion
de propriété intellectuelle sur Internet
La notion de propriété intellectuelle sur Internet est
née du développement continu de l’informatique. Sur le plan théorique, il n’y a
pas encore une définition claire et précise sur la propriété intellectuelle sur
Internet, mais selon notre point de vue, celle-ci est un ensemble de droits qui
sont liés à la propriété intellectuelle et qui existent dans l’environnement
d’Internet. Ces droits concernent non seulement les propriétés intellectuelles traditionnelles
dans l’environnement d’Internet telles que brevet, invention, dessin et modèle,
droit d’auteur ou de marque, mais aussi les nouvelles formes de propriété
intellectuelles qui existent particulièrement dans l’environnement d’Internet,
comme par exemple logiciel, connexion d’Internet, base de données sur Internet,
etc.
Les technologies d’Internet ont commencé à entrer dans
notre vie quotidienne dans les années 1980. Après 30 ans de développement,
elles ont enregistré d’énormes progrès. Aujourd’hui, Internet exerce ses
influences dans tous les aspects de notre vie, de notre travail et de nos
études. Mais tout en nous apportant des facilités, Internet a aussi posé des
demandes plus exigentes à propos de la protection de la propriété
intellectuelle. Dans ce nouvel environnement qu’est Internet, la propriété
intellectuelle au sens traditionnel a connu des changements tant sur le plan
temporel, géographique, que sur celui de l’exclusivité.
1. Affaiblissement du caractère exclusif du droit de
propriété intellectuelle.
Avant que les technologies d’Internet aient atteint leur
maturité, la publication de la propriété intellectuelle se faisait de manière
assez simple, et sa diffusion était aussi relativement lente. Il était donc
assez facile de reconnaître le propriétaire de l’ouvrage intellectuel, et de
définir la date et le lieu où ce dernier l’a réalisé. Pour cette raison, la
conception des mesures de protection du monopole ou de l’exclusivité du droit
de propriété intellectuelle s’avérait aussi plus simple et plus efficace. Mais entré
dans l’ère numérique, on ne crée plus simplement avec des papiers et des
plumes, de nombreux ouvrages sont réalisés sur ordinateur. Étant donné qu’Internet donne la possibilité de tout partager, les réalisations
intellectuelles de l’un peuvent être facilement piratées par l’autre. Il en
résulte que d’une part, le propriétaire de l’ouvrage intellectuel est
susceptible de recourir à Internet pour commercialiser rapidement sa
réalisation, et que d’autre part, sur Internet, son droit devient plus
difficile à garantir. Ainsi, du point de vue de l’équilibre juridique, afin de
protéger les droits et intérêts légitimes du propriétaire, la diffusion d’une œuvre
sur Internet doit, à chaque maillon de la chaîne de diffusion, être approuvée
et autorisée par ce dernier. Cependant cette pratique n’aboutit qu’à un seul
résultat, c’est que les avantages de la diffusion par Internet – à savoir la
rapidité et la commodité – n’existent plus. De cela, nous concluons qu’une
importance excessive accordée à l’exclusivité de la propriété intellectuelle
sur Internet, ne serait pas favorable au développement de celle-ci.
2. Affaiblissement du caractère géographique du droit de
propriété intellectuelle.
Depuis longtemps, les droits traditionnels de propriété
intellectuelle tels que droit de brevet, droit d’auteur et droit de marque sont
seulement valables dans une zone géographique limitée. Pourtant sur Internet,
les frontières géographiques se sont effacées. Les internautes peuvent trouver
les informations les plus récentes et communiquer entre eux quand ils veulent
et où ils veulent, voire sur plusieurs plate-formes médias à la fois. Ce qui
facilite sans aucun doute notre vie et notre travail, mais pose aussi de
nouveaux problèmes : en cas d’atteinte portée au droit de propriété
intellectuelle sur Internet, il est souvent très difficile de définir le lieu du
délit. En plus, étant donné la particularité d’Internet, il se pourrait qu’un
même acte d’atteinte au droit de propriété intellectuelle se produise en même
temps dans différents pays, alors que ces derniers ont des législations différentes
concernant la protection dudit droit. Actuellement, les pays du monde entier se
montrent très actifs dans la mise en place du mécanisme intégral de protection
du droit de propriété intellectuelle, cela a affaibli en quelque sorte les
frontières géographiques qui limitent la protection, et est favorable au droit
de propriété intellectuelle.
3. Affaiblissement
du caractère temporel du droit de propriété intellectuelle.
Les droits
traditionnels de propriété intellectuelle sont limités par le temps. Autrement
dit, une fois le délai dépassé, le droit n’est plus valable. A cause du
caractère temporel du droit de propriété intellectuelle, le propriétaire de la
réalisation intellectuelle n’a pas le droit de monopoliser éternellement son œuvre.
Cette disposition concernant la limite temporelle de la validité du droit de
propriété intellectuelle, vise justement à promouvoir le développement de la
société tout en tenant compte de l’équilibre d’intérêt entre l’ayant-droit et
le public. C’est aussi pour cette raison que les législateurs parlent
maintenant de modifier la durée de la protection du droit de propriété
intellectuelle sur Internet, afin de mieux assurer les intérêts économiques des
différentes parties.
II. Statu quo de la conservation des preuves
authentifiées dans la protection du droit de propriété intellectuelle sur
Internet
Du point de vue des caractéristiques de la propriété
intellectuelle sur Internet : premièrement, les ayant-droits ont une
capacité limitée pour la protection de leur droit ; deuxièmement les
preuves destinées à la protection du droit de propriété intellectuelle sur
Internet sont complexes et se prêtent facilement à l’extinction ;
troisièmement les preuves obtenues par voie privée ont une force probante moindre.
Du point de vue du développement de la profession
notariale : premièrement les notaires, afin de préserver et d’accroître
leur compétitivité, ne cessent de créer de nouvelles méthodes pour la conservation
des preuves ; deuxièmement les notaires, grâce à leurs pratiques, ont
accumulé beaucoup d’expériences dans le domaine de la protection du droit de
propriété intellectuelle sur Internet.
Pour ces raisons,
aujourd’hui, les ayant-droits tendent de plus en plus à recourir aux notaires
pour protéger leurs droits de propriété intellectuelle sur Internet.
S’agissant de la protection du
droit de propriété intellectuelle, les preuves authentifiées ont une force
probante supérieure aux preuves conservées par la partie elle-même. De même,
les preuves authentifiées sont plus susceptibles d’être adoptées par le
tribunal. En plus, dans les conflits liés à l’atteinte au droit de propriété
intellectuelle sur Internet, les actes délictuels s’éteignent facilement. Si la
victime demande la conservation des preuves par le tribunal, il est fort
probable que l’auteur de l’acte délictuel ait déjà détruit ou supprimé les
preuves avant même que la procédure de conservation soit démarrée. Par rapport
à la conservation des preuves par le tribunal dont la procédure s’avère souvent
lente et compliquée, la conservation des preuves authentifiées est plus souple
sur le plan du temps, plus simple sur le plan de la procédure, et plus complet
sur le plan du contenu. Par ailleurs, les preuves authentifiées peuvent prouver
aussi bien l’acte d’atteinte que les mesures de protection du droit de marque.
Aujourd’hui, les
preuves authentifiées sont largement utilisées dans la protection du droit de
propriété intellectuelle sur Internet. De 2009 à 2011, le Tribunal populaire de
seconde instance de Pékin a traité 252 cas liés à l’atteinte au droit de brevet.
Parmi les 126 cas qu’il a traités en 2009, 101 ont utilisé les preuves
authentifiées, soit 80,15% du total. En 2010, le Tribunal populaire de Pékin a
traité 74 cas liés à l’atteinte au droit de propriété intellectuelle, dont 61
ont utilisé les preuves authentifiées, soit 82,43% du total. En 2011, le même
tribunal a traité 50 cas liés à l’atteinte au droit de propriété
intellectuelle, dont 46 ont utilisé les preuves authentifiées, soit 92% du
total. Ces chiffres nous montrent le rôle important des preuves authentifiées
dans la protection du droit de propriété intellectuelle.
Grâce à leur force
probante supérieure et à la simplicité de la procédure de leur conservation,
les preuves authentifiées sont devenues le premier choix des propriétaires des œuvres
intellectuelles sur Internet lorsqu’ils souhaitent protéger leur droit.
Lors du procès, les
preuves authentifiées sont plus susceptibles d’être adoptées par le tribunal.
En plus, elles facilitent la reconnaissance des preuves, l’examen et la
définition de la nature de l’affaire par ce dernier, et baissent dans une large
mesure ses coûts d’enquête et de conservation des preuves. C’est pourquoi les
preuves authentifiées sont bien appréciées par le tribunal.
Au fur et à mesure
de l’approfondissement de l’informatisation de la société et du développement
continu d’Internet, les preuves authentifiées joueront un rôle sans cesse plus
important dans la protection du droit de propriété intellectuelle sur Internet.
Nous sommes convaincu que les notaires, de leur côté, feront aussi de grands
efforts pour apporter davantage de contribution à la protection de ce droit.
Ils continueront à innover leurs outils et leurs méthodes, de façon à conserver
plus efficacement les nouveaux types de preuves qui surgissent dans le domaine
de la propriété intellectuelle sur Internet.
III.
Évolution de l’activité de conservation des preuves
authentifiées
1. Changement de méthode de conservation.
Auparavant, le notaire procède à la conservation des
preuves par l’achat sur place des articles concernés. Autrement dit, quand une
entreprise nous signale qu’un produit contrefait est en vente quelque part,
nous envoyons deux notaires sur place pour accompagner la victime à acheter le
produit en question, avant de le garder en conservation et de le soumettre au
tribunal lors du procès. Mais au fur et à mesure du développement du commerce
électronique qui change largement le comportement des acheteurs, de plus en
plus de cas que nous traitons concernent l’achat en ligne. Les produits contrefaits
sont acquis sur des plates-formes électroniques telles que Taobao ou T-mall,
alors que le notaire authentifie les pages web d’achat ou l’ordre de livraison.
2. Changement des types d’activité.
Depuis ces dernières années, nous avons assisté à
l’apparition d’une nouvelle activité, à savoir l’authentification de la vidéo
diffusée en ligne, ainsi que sa montée et sa baisse. En effet, nous traitons
beaucoup d’actes liés à la vidéo en ligne, puisqu’aujourd’hui il y a sur Internet
de nombreuses plates-formes qui diffusent des vidéos, et qui entrent en conflit
à cause des litiges concernant le droit de propriété des contenus diffusés.
Ainsi, des propriétaires du droit viennent chez nous pour l’authentification de
leurs vidéos. Ils font passer leurs vidéos sur l’ordinateur du notaire, afin
que celui-ci authentifie ce processus et le conserve à titre de preuve. Ainsi
est née cette nouvelle activité notariale. Mais cette année, nous avons
constaté une certaine baisse de cette activité, sans doute pour raison de
réglementation de plus en plus rigoureuse sur les plates-formes de diffusion de
vidéo en ligne.
3. Changement d’outil de conservation.
C’est-à-dire passer de la conservation manuelle à la conservation par plate-forme. Dans le cas de la conservation
manuelle, le notaire fait la capture d’écran sur son ordinateur pour conserver
les pages web comportant des preuves concernées, ce qui est un travail
mécanique sans initiative ni créativité. Non seulement le notaire ne fait que
cliquer la souris et taper sur les claviers pour fixer la preuve qu’il voit sur
les pages web, mais l’acte qu’il rédige aussi respecte des formules
figées : il note seulement son opération étape par étape et ne fait rien
de plus.
Cette conservation manuelle des preuves ne répond pas au
besoin de nos clients, notamment dans ce contexte d’évolution rapide
d’Internet. Il arrive souvent que des preuves d’actes délictuels paraissent en
dehors des heures de travail du notaire, ou que la conservation de ces preuves
soit très absorbante en temps. Pour cette raison, nous avons réfléchi sur la
possibilité de la mise en place d’une plate-forme de conservation des preuves
par l’étude notariale. Sur cette plate-forme, les parties peuvent télécharger
le programme que nous avons conçu, et procéder elles-mêmes à la conservation
des preuves.
Actuellement, l’Étude notariale de l’Orient à lancé un
produit, nommé « Trésor des preuves authentiques ». Avec ce produit,
la partie peut se connecter à distance au serveur de notre étude et l’utiliser
pour conserver des preuves. En cas de besoin, elle vient à l’étude et
télécharge les données électroniques qu’elle a conservées sur notre serveur,
après quoi le notaire lui rédige un acte d’authentification, qu’elle soumettra
au tribunal.
IV. Nouvelles
exigences au notaire
1. Connaissances sur l’informatique et Internet.
Le notaire ne doit jamais être quelqu’un de guindé et de
conservateur, à l’image des idées reçues de beaucoup de gens. S’il en était
vraiment ainsi, notre profession serait vouée à la disparition. Aujourd’hui en Chine, l’authentification n’est pas
obligatoire dans beaucoup de domaines, ce qui exige que le notaire travaille
davantage pour se perfectionner dans sa compétence professionnelle et ses
connaissances générales, y compris connaissances sur informatique et Internet.
Bien sûr, il n’a pas besoin d’atteindre le niveau d’un informaticien
spécialiste ou professionnel, mais au moins il doit posséder des connaissances
nécessaires dans ce domaine. Parce que nos activités de conservation des
preuves sont largement liées à des connaissances spécifiques. Le notaire ne
doit pas se réduire à une machine à conserver les preuves et se contenter de
regarder opérer les parties sans rien y comprendre, sinon notre travail serait
dépourvu de valeur.
(2. Capacité de collecter la preuve en fonction de l’objectif de la partie.
Les notaires ont un slogan simple mais assez en
vogue : « Nous conservons tout ce que demande les parties ».
Mais maintenant que les besoins vis-à-vis des professions de services
juridiques deviennent de plus en plus exigeants, je crois que le notaire se
doit d’aider ses clients à concevoir le plan de collecte de preuve. Pourquoi la
partie demande de conserver la preuve ? Dans quel contexte ses droits et
intérêts ont été touchés ? Il faut tenir compte de tout cela pour lui
trouver une solution adéquate. Un notaire ne se sentirait fier que quand il met
pleinement en valeur ses initiatives et son dynamisme ; en revanche, celui
qui se croit solliciter toujours par les autres sera voué à être éliminé par le
temps. Le notaire doit partir de l’objectif de son client, et lui faire
connaître si cet objectif pourrait être atteint au moyen d’authentification des
preuves.
|