Authentification
par visioconférence et signature électronique
XU Xuemei
Présidente du
Conseil de surveillance de l’Association du Notariat de Shanghai
Directrice de
l’Étude notariale Nouveau Hongqiao à Shanghai
Administratrice
du Centre
Avec le développement de la technologie d’Internet,
les activités économiques et la vie quotidienne dans la
société moderne sont entrées dans l’ère numérique. La numérisation est
également devenue un principal
moteur du développement économique et social. La pandémie a dans une certaine mesure accéléré l’arrivée de l’ère numérique, et la vie numérique est
devenue une nouvelle
mode. Ce qui, pour la profession notariale qui a la vocation de procurer au public des
services juridiques, est à la fois une opportunité et un défi. Les notaires se doivent de s’adapter au
développement de l’économie et de la société, renforcer leurs capacités globales
de service, suivre la tendance de développement et l’évolution
des besoins sociaux dans l’ère numérique, afin d’améliorer la qualité et
l’efficacité du service. Les institutions notariales également ont adopté de
nouvelles technologies, saisi les opportunités de
développement, optimisé continuellement la qualité et amélioré la capacité de leurs services grâce
à l’innovation, et effectué diverses explorations en matière de « authentification + Internet ». C’est dans ce contexte que l’authentification par
visioconférence a vu le jour, et a connu un développement rapide durant la
période de COVID. Avec la généralisation de cette nouvelle pratique notariale,
la
signature électronique est également utilisée tout au long du processus
notarial.
1. À propos de l’authentification
par visioconférence
En tant qu’élément important du système de service
juridique public, le notaire tire
profite activement d’Internet pour améliorer sa capacité d’innover et d’élargir
ses champs d’activités, de façon à mieux développer la profession. Avec l’évolution du temps
et le changement des besoins du public, les activités du notaire ne cessent de
se multiplier. Dans le contexte du développement d’Internet, les nouvelles
technologies liées à la plate-forme de mégadonnées, de réseaux et de nuages émergent
les unes après les autres, donnant ainsi naissance à une richesse de canaux de
transmission d’information. Ce qui exige que les services juridiques du notaire devraient également suivre le rythme du temps, afin
de fournir au public et aux organes administratifs judiciaires des services efficaces, personnalisés et pratiques. C’est par l’innovation et le
développement que le notaire arrive à mieux répondre aux besoins de la
société. La combinaison
des services juridiques de notaire et de la technologie d’information est passée par plusieurs étapes. Les premiers essais d’authentification en ligne consistaient en services de consultation et
de prise de rendez-vous, qui ont apporté une grande facilité aux parties. Plus
tard, afin de répondre aux besoins d’authentification liée à
la protection de la propriété intellectuelle sur Internet, les notaires ont réalisé la collecte et la
conservation des preuves en ligne. L’authentification par visioconférence,
quant à elle, est un modèle de service qui s’appuie sur les progrès technologiques pour répondre aux besoins de
la société en matière de services notariaux, à un stade précis du développement de ces derniers. Dans une société numérique, toutes les
activités de la vie économique sont réalisées et déclenchées sur Internet, et les notaires,
en suivant cette tendance, utilisent la visioconférence pour connecter les
parties en temps et en espaces différents. Ce qui constitue un modèle nouveau et une interprétation
nouvelle par rapport à l’authentification en face à face.
Si l’authentification par visioconférence a offert
aux parties la plus grande commodité, elle n’est pas pour
autant complètement intelligente, car l’authentification exige que les parties signent un grand nombre de justificatifs et de documents tels que le
formulaire de demande d’authentification, le procès-verbal ainsi que le
consentement, et la transmission de ces documents entre les parties, ou entre
les parties et les notaires qui sont séparés par l’espace et le temps,
constitue un nouveau problème, et donne lieu à des incertitudes de sécurité et de
temporalité tout en ayant un impact sur la commodité de l’authentification par
visioconférence. L’application de la signature électronique peut résoudre ce problème, et
rendre les services notariaux plus intelligents.
2. À propos de la signature électronique
(1) Qu’est-ce qu’une signature électronique ?
L’article 2 de la Loi de la République populaire de Chine sur
la signature électronique stipule ainsi : « La signature
électronique telle qu’elle est utilisée dans la présente loi désigne les
données contenues sous forme électronique dans les messages électroniques ou
qui y sont jointes, et qui sont utilisées pour identifier le signataire et
indiquer l’approbation de ce dernier à l’égard du contenu dudit message. » En termes plus simples, la signature électronique est la forme électronique
de la signature d’un document électronique utilisant la
technologie cryptographique, et non la forme graphique numérisée de la signature écrite. La signature électronique a la fonction similaire à la
signature manuscrite ou le cachet, on peut ainsi dire qu’elle est un cachet électronique.
Selon la définition ci-dessus, tout
moyen technique électronique permettant de prouver l’identité des parties et l’approbation
du contenu des documents par ces dernières dans les communications
électroniques, peut être appelé « signature électronique ».
(2) Support juridique de la signature électronique
La signature électronique est un terme général désignant les technologies modernes d’identification.
La Loi uniforme des États-Unis sur les
transactions électroniques, la Loi type de la CNUDCI sur le commerce
électronique et la Directive 1999/93/CE du Parlement européen et du
Conseil du 13 décembre 1999 sur un cadre communautaire pour les signatures
électroniques ont toutes défini
et confirmé la signature électronique.
La Loi de la République populaire de Chine sur les signatures
électroniques est entrée en vigueur le 1er avril 2005, et a été modifiée en avril 2019. Il s’agit d’une loi qui réglemente l’acte de signature
électronique, établit l’effet juridique de ladite signature, et sauvegarde les
droits et intérêts légitimes de toutes les parties concernées.
L’article 3 de cette loi stipule que les parties peuvent convenir d’utiliser ou non des signatures
électroniques ou des messages électroniques dans les contrats, les actes ou
d’autres documents dans le cadre d’activités civiles.
Au cas où les parties conviendraient
d’utiliser dans un document des signatures électroniques ou des messages électroniques,
l’effet juridique de ce document ne serait pas à nier du seul fait qu’il porte une
signature électronique ou un message électronique.
Ainsi peut-on voir que l’effet juridique de la signature
électronique est très clair.
(3) La fiabilité
de la signature électronique
En Chine, les
institutions habilitées à délivrer des certificats numériques et à certifier
des signatures électroniques, à savoir les institutions CA (Certificate Authority),
doivent être autorisées et agréées par les départements gouvernementaux
compétents. Les établissements notariaux se doivent de coopérer avec les
institutions CA autorisées par le gouvernement pour utiliser les signatures
électroniques. Les certificats électroniques délivrés par les institutions CA
sont des fichiers de données codés avec des signatures numériques, qui contiennent
des informations sur l’identité de l’entité et peuvent être utilisés pour des
interconnexions électroniques sécurisées, telles que les services électroniques
cryptés dans les serveurs web, la vérification de l’identité de l’utilisateur
dans le commerce et les signatures numériques dans les courriers électroniques.
La signature électronique efficace présente les caractéristiques suivantes :
•
Confidentialité - seul le destinataire du message a
accès au contenu ;
•
Fonction d’identification - l’identité de l’expéditeur du
message est confirmée ;
•
Intégrité - les informations ne sont pas falsifiables pendant la transmission ;
•
Non-répudiation - l’expéditeur est
dans l’impossibilité de dénier les informations envoyées par lui, ce qui garantit la sécurité de l’échange de données entre le demandeur et le prestataire de services.
Il n’est pas difficile de constater que
les caractéristiques ci-dessus sont tout à fait conformes aux exigences selon
lesquelles le notaire doit prouver l’authenticité et la légalité des actes
juridiques civils, des faits juridiques significatifs et des documents
conformément aux procédures légales.
(4) La nécessité d’utiliser
la signature électronique
Le scénario de l’authentification
par visioconférence est que les parties se trouvent dans des espaces différents.
Selon la pratique traditionnelle, les documents à signer par les parties
doivent être transmis entre elles, et la signature se fait à des moments
différents. Cependant, l’utilisation de la signature électronique, à condition que la régularité des normes notariales soient garanties, permet de créer une voie « rapide, fiable, efficace et sûr » entre le notaire et les parties, susceptible d’éviter la transmission des
documents et de nouvelles incertitudes, de montrer
la commodité des services notariaux, de réaliser une grande efficacité, et d’être
un moyen important d’assurer la
sécurité du commerce électronique.
III. Autres
Les services juridiques
notariaux ont besoin d’adopter de nouvelles technologies, et l’exploration et
le développement continus pour améliorer les capacités de service sont une
tendance irréversible. Mais au cours de ce processus, les notaires doivent
avancer à pas sûr et utiliser les nouvelles technologies avec prudence. Par
exemple, en raison de la nature de leur profession et des particularités de
leur statut, les notaires s’appuient notamment sur la coopération avec les
entreprises technologiques pour réaliser la mise à niveau technique et la
transformation numérique de leurs capacités de service. Mais cela provoquerait une
perte de contrôle en matière de capacités techniques, et présenterait des aléas
moraux, des risques techniques, etc. De plus, la technologie elle-même est un couteau
à double tranchant. Le développement rapide des nouvelles technologies telles que l’IA et le changement facial posent
de nouveaux problèmes aux notaires. Comment maîtriser la dose de l’utilisation
des nouvelles technologies ? Tel est un nouveau défi auquel est confrontée
la profession notariale, et qui oblige les praticiens à réfléchir.
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