L’ADSN
et la sécurité informatique notariale
Didier ROSSIGNOL
Président de
l’Association pour le développement du service notarial (ADSN)
La sécurité est au
cœur des activités de l’ADSN depuis sa création, on peut par ailleurs
déterminer trois grandes étapes qui se superposent.
De manière logique,
la première étape est une sécurité de
conformité. Comme l’ont expliqué le Président Humbert et M. François-Xavier
Bary, nous devions finalement respecter les points de contrôle des différents
référentiels auxquels nous sommes soumis, y compris le règlement e-IDAS et la
norme ISO 27001 sur la cybersecurité. Nous sommes tenus de respecter toutes ces
normes pour que nos produits soient utilisables par les notaires et le simple
fait de respecter toutes ces normes nous met déjà dans une situation haute
sécurité. Pour illustrer, aujourd’hui l’ADSN respecte le règlement e-IDAS sur
le périmètre de la signature électronique et l’archivage électronique, et il
n’y a que 15 organisations en France qui ont cette qualification de sécurité.
Ces normes font
l’objet d’audits réguliers auxquels nous rajoutons nos propres audits. Tous les
6 mois, jusqu’à 20% des effectifs sont audités sur la bonne tenue et le bon
respect de ces normes. Cela est évidemment contraignant mais nous permet de
protéger au mieux les notaires.
Cette excellence en
termes de conformité nous a apparu insuffisante dans un contexte de cybermenace
de plus en plus important, et nous avons donc ajouté un deuxième volet, à
savoir la deuxième étape, qui est en fait une
sécurité opérationnelle.
Concrètement il
s’agit de créer des départements d’ingénieurs, qui ne viseraient pas cette
fois-ci à répondre à des normes mais à mettre en place des bonnes pratiques.
Ces ingénieurs sont souvent issus du monde militaire et 60% du recrutement
vient de l’armée française car il s’agit de bâtir des protections
opérationnelles logiques et informatiques de
protection au service de tous les notaires.
Aujourd’hui on peut
estimer que, sur toutes ces sécurités, il y a à peu près 10% de nos ingénieurs
qui travaillent directement ou moins directement, uniquement à la protection
des infrastructures dont nous sommes en charge.
Enfin, voici la
troisième étape. Nous nous sommes aperçus que les deux premières étapes
n’étaient toujours pas satisfaisantes parce que la sécurité de l’infrastructure
centrale est insuffisante si les offices-mêmes ne sont pas protégés. D’où cette
troisième étape portant sur la
sécurisation de l’environnement de travail du notaire. Nous avons demandé à
notre filiale ADNOV, qui s’est lancée dans le monde concurrentiel, de proposer
toute une gamme de produits de cyberdéfense adaptés à la pratique notariale depuis
maintenant environ 5 ans.
Sans faire une liste
exhaustive de ces produits, je vais vous en donner quelques-uns. Comme l’a dit
le Président Humbert, la connexion au cœur de réseau intranet ne peut se faire
que par une extrémité de réseau extrêmement sécurisé. La visioconférence utilisée
par les notaires fait l’objet d’une anonymisation totale des données et des
conversations, d’une cryptographie des échanges et d’un stockage de données
anonymisées. Nos fournisseurs peuvent venir du monde entier, mais tous les
produits doivent être agréés par le CSN et sous la surveillance de l’ADSN.
De plus, nous avons
mis à la disposition des notaires des outils qui permettent de monitorer le
système informatique de l’office et de s’assurer que rien d’étrange ne se
passe, par exemple, une fuite massive de données ou l’installation d’un
logiciel de contrôle à distance. Nous avons également développé des outils de
détection sur les postes de travail. Depuis récemment, nous proposons et c’est
une autre grande nouveauté, un outil de diagnostic qui est un scan du système
informatique du notaire permettant de relever toutes les défaillances qu’on
pourrait y trouver.
Après l’audit
préalable et la surveillance, il nous reste un plan qui n’est pas le plus
facile à mettre en œuvre car nous avons en France environ 80 000 postes ou 7
000 offices. C’est ce qu’on appelle la remédiation, c’est-à-dire quand on
détecte un problème, comment le résout-on ? C’est un sujet sur lequel nous
travaillons actuellement.
Pour conclure sur ce
chapitre, le sujet de cybersécurité est extrêmement important chez nous. Le
Conseil supérieur du notariat l’a défini en tant qu’objectif principal de cette
année et sans doute de la prochaine. Nous déployons nos meilleurs efforts pour
protéger et maintenir la confiance de tous les Français vis-à-vis de nos
notaires et pour garantir la sécurité informatique du notariat français.
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